Analyse de Fitch : Le Burkina, le Mali et le Niger menacent la BIDC
Dans une récente évaluation publiée le 12 avril 2024, l’agence américaine de notation Fitch Ratings a maintenu la note “B” de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) avec une perspective stable. Cependant, cette annonce est assortie d’une mise en garde concernant les menaces potentielles pesant sur la BIDC, notamment en raison des intentions de retrait de la CEDEAO de trois de ses membres : le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Efforts d’assainissement de la BIDC
Malgré les efforts d’assainissement du bilan de la BIDC, la note de l’institution reste dans la catégorie “hautement spéculatif”. Fitch souligne que le ratio fonds propres/total bilan de la BIDC est passé à 29 % à la fin de 2023, contre 40 % en 2021. Cette situation est en partie mitigée par la libération de parts dans le capital de la part de certains actionnaires, dont la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui ont injecté environ 29,6 millions USD dans la banque.
Amélioration de la qualité du portefeuille
Une lueur d’optimisme est perceptible dans l’évaluation de Fitch, qui constate une amélioration de la qualité du portefeuille de la BIDC grâce à une gestion plus rigoureuse des risques. Environ la moitié des prêts accordés par la BIDC sont destinés à des États souverains, qui étaient tous en bonne santé financière à la fin de 2023. Cependant, Fitch prévoit une décélération de la croissance du portefeuille de prêts dans les années à venir.
Menaces pesant sur la BIDC
L’optimisme de Fitch est néanmoins tempéré par l’hypothèse d’un retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO. Ces trois pays représentent 23 % du total des prêts de la BIDC, dont 124 millions USD dus par les gouvernements de ces pays. Si cette situation se concrétise, elle pourrait avoir un impact significatif sur la performance de la banque, entraînant une augmentation des prêts improductifs.
Contexte du retrait envisagé
Le retrait envisagé de la CEDEAO par le Burkina Faso, le Mali et le Niger découle principalement des sanctions imposées par la CEDEAO à la suite de récents coups d’État dans ces pays. Ces sanctions ont incité les trois pays à opter pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Cependant, la CEDEAO a levé ces sanctions le 24 février dernier et a invité ces pays à réévaluer leur décision.
Conséquences financières d’un retrait
En cas de retrait, la BIDC pourrait retenir le capital versé par ces trois pays, qui s’élève à 33 millions USD. Cependant, ce montant serait insuffisant pour couvrir les sommes dues par ces pays à la banque. Fitch n’exclut donc pas la possibilité de revoir à la baisse la note de crédit de la BIDC si cette situation se matérialise.
Conclusion
La note maintenue par Fitch pour la BIDC offre une perspective nuancée de la situation financière de la banque. Bien que des efforts d’assainissement aient été entrepris et que des améliorations aient été constatées dans la gestion du portefeuille de prêts, les menaces liées aux intentions de retrait de la CEDEAO de trois de ses membres subsistent, posant ainsi des défis financiers potentiels pour la BIDC.
FAQs
1. Qu’est-ce que la BIDC ?
La BIDC est la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, une institution financière régionale créée pour soutenir le développement économique des États membres de la CEDEAO.
2. Quelle est la note attribuée à la BIDC par Fitch Ratings ?
Fitch Ratings a attribué à la BIDC la note “B”, avec une perspective stable, dans sa dernière évaluation publiée le 12 avril 2024.
3. Pourquoi le Burkina Faso, le Mali et le Niger envisagent-ils de se retirer de la CEDEAO ?
Ces pays envisagent de se retirer de la CEDEAO en raison des sanctions imposées par l’organisation à la suite de récents coups d’État dans la région.
4. Quelles pourraient être les conséquences financières d’un retrait de la CEDEAO pour la BIDC ?
Un retrait de la CEDEAO par le Burkina Faso, le Mali et le Niger pourrait entraîner une augmentation des prêts improductifs et avoir un impact négatif sur la performance financière de la BIDC.
5. Que fait la CEDEAO pour inciter le Burkina Faso, le Mali et le Niger à reconsidérer leur décision de retrait ?
La CEDEAO a levé les sanctions imposées à ces pays et les a invités à réévaluer leur décision, mettant en avant les avantages de l’appartenance à la Communauté pour tous les États membres.
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